Parlez à Jennifer Bishop, présidente du conseil d’administration du Philpott Children’s Tennis, ou à son directeur général, Richard Crowell, et leur passion pour l’organisation rejaillira sur vous.
« C’est la collectivité qui nous motive à faire ça, mentionne Mme Bishop en expliquant le travail effectué dans le cadre de ses nombreux programmes, camps, festivals et stages de formation pour les entraîneurs. Vous entendez le mantra “il faut tout un village” et cela s’applique sans aucun doute ici. »
Depuis le début des années 1990, le Philpott Children’s Tennis a fait entrer le tennis dans la vie des enfants des quartiers défavorisés de Toronto. Mais cela va au-delà du sport. Les programmes enseignent également des leçons importantes sur la discipline, la coopération, la condition physique et la confiance en soi.
L’engagement de Mme Bishop a commencé il y a une dizaine d’années, lorsque Coulter Wright, alors président du conseil, l’a approchée. « Au cours de mon mandat au sein du conseil d’administration, nous avons assisté à une évolution positive et c’est à ce moment-là que l’on m’a demandé si j’accepterais le poste de présidente. J’ai accepté, car nous devions répondre à la demande de la collectivité. »
M. Crowell, quant à lui, siégeait également au conseil d’administration alors qu’il était directeur du tennis communautaire de Tennis canada. C’est en 2018 qu’il a fait le saut au Philpott Children’s Tennis à temps plein. « Je leur ai dit qu’il y avait deux choses que je voulais accomplir : attirer plus d’entraîneures et construire des installations. Jen a tout de suite dit “oui” et c’est pour cela que je suis ici. »
Leurs efforts continus pour atteindre le premier objectif ont porté leurs fruits jusqu’à présent. « Depuis 2018, ajoute Richard, nous sommes passés de 7 % d’entraîneures à plus de 50 %. Au cours des deux dernières années, 30 entraîneures ont obtenu leur certification. Elles sont toutes issues des collectivités où nous œuvrons. »
Et aujourd’hui, en cette première pelletée de terre d’un projet de deux courts intérieurs aux Courts at San Romanoway, le deuxième objectif de M. Crowell est près de se réaliser.
Le 27 février dernier, Tennis Canada et Rogers ont annoncé que quatre installations allaient recevoir 200 000 $ en 2023 dans le cadre du Programme de courts publics intérieurs.
« Nous sommes particulièrement ravis d’annoncer que l’un des emplacements du projet est une installation de Philpott Children’s Tennis, située à un jet de pierre du Sobeys Stadium, avait alors déclaré Michael Downey, président et chef de la direction de Tennis Canada. Tennis Canada a toujours entretenu une relation solide avec cet extraordinaire organisme sans but lucratif qui offre un endroit où tout le monde peut pratiquer notre sport, y compris ceux des collectivités défavorisées. »
Il va sans dire que le chemin a été long pour Philpott avant de se doter d’une installation ouverte à l’année. Les décisions prises au fil du temps ont abouti à la réalisation de cet important projet. L’une d’entre elles a d’ailleurs été prise au début du mandat de M. Crowell et est devenue l’épine dorsale du travail profondément enraciné de l’organisation dans les collectivités où elle œuvre.
Ce projet a été lancé à la suite de la découverte de certains indicateurs clés. En effet, une étude a révélé que 93,4 % des parents ont déclaré que leur enfant avait aimé le programme de Philpott, que 98,1 % d’entre eux souhaitaient que leur enfant continue à jouer au tennis, mais que 75 % d’entre eux ne connaissaient pas de programmes abordables offerts dans leur collectivité au-delà de l’été.
« Il était question que nous étendions notre portée à l’ensemble du pays ou à d’autres municipalités, a expliqué M. Crowell. Nous avons décidé de nous développer verticalement plutôt qu’horizontalement. Cela nous a permis d’établir des relations plus étroites avec les collectivités.
« Pour gagner la confiance de la collectivité, il faut être présent. Il faut être là pendant plusieurs années et tout le temps. Nous n’avons pas seulement été présents, nous avons développé des programmes et nous avons maintenant commencé à construire une installation. Le moment ne pouvait pas être mieux choisi. »
Outre les fonds de démarrage fournis par Tennis Canada et Rogers, le projet The Courts at San Romanoway n’aurait pu voir le jour sans l’appui de nombreux intervenants.
« Tout d’abord, Kevin Green a été un partenaire, un soutien, un champion phénoménal, a mentionné Mme Bishop. Il est également le président du conseil d’administration de l’Israeli Tennis Foundation et il existe beaucoup de liens entre les deux organisations, dont une passion commune pour le tennis. C’est pourquoi nous avons trouvé un terrain d’entente idéal. »
C’est lorsque la conversation évoque les membres de la collectivité que le projet touchera que les visages de Mme Bishop et de M. Crowell s’illuminent vraiment. « Il y a Tony, un bénévole qui vit dans les bâtiments depuis leur construction, raconte M. Crowell. Il vient surveiller les courts tous les jours. Il nous aide à organiser des trucs, si nous avons besoin de filets, d’un entrepôt, d’eau, d’un stationnement. Il nous aide dans tout ce que nous faisons.
« Il y a aussi Thuginthan, un jeune qui habite dans l’immeuble. Lui et son frère jouent avec nous depuis qu’ils sont tout petits. Il est maintenant l’un de nos instructeurs certifiés. Il a demandé une bourse d’études en mentionnant son travail avec Philpott et il a été admis à l’Upper Canada College. Il a obtenu son diplôme l’année dernière et est maintenant boursier à School of Business de l’Université de Toronto. »
La croissance de l’offre de Philpott est limitée par le manque d’accès aux courts, en particulier pendant l’hiver. Normalement, ils peuvent proposer environ 320 heures de programmes pour enfants à l’intérieur par année. Les deux terrains intérieurs à San Romanoway permettra d’augmenter ce chiffre à 1 456 heures gratuites aux heures de pointe, auxquelles s’ajouteront 4 368 heures de location à bas prix.
Qu’est-ce que cela signifie pour l’organisation ?
« C’est monumental et symbolique. C’est le fruit de nombreuses années et de nombreuses heures passées à essayer de réaliser ce rêve, a admis Mme Bishop. C’est aussi un premier pas vers ce que nous croyons être une formidable possibilité de croissance. »