Photo : Genie Boucahrd Instagram
Eugenie Bouchard et Félix Auger-Aliassime, rencontrés à sept jours d’intervalle, à mon club de tennis !
Pas banal, mais pas utopique non plus. Il faut dire que je joue dans un endroit qui est aussi le Centre national de tennis présenté par Rogers, mais je ne m’attendais certes pas à croiser ces deux athlètes en me rendant à mes matchs amicaux les 24 février et 3 mars derniers.
Je reviendrai sur le passage de Félix à Montréal un peu plus bas. Commençons tout de suite avec une mise à jour sur Genie.
J’ai communiqué avec Sylvain Bruneau pour en savoir un peu plus. Et le responsable de l’élite féminine à Tennis Canada m’a confirmé qu’il avait récemment donné un coup de main à son ancienne équipière de la Coupe Billie Jean King.
« Je n’ai pu l’entraîner à la fin de février, car j’avais d’autres engagements, mais j’ai coordonné ses entraînements physiques et de tennis pour lui faciliter la tâche. Pendant le temps des Fêtes toutefois, lors de sa visite précédente, j’étais avec elle », mentionnait Bruneau. « Eugenie et moi, on se connaît depuis longtemps et chaque fois que je suis en mesure de la dépanner pour lui trouver du temps d’entraînement à Montréal ou lui prodiguer quelques conseils, ça me fait plaisir. »
En raison de la pandémie et de toutes sortes d’autres facteurs professionnels, Bruneau parlait d’agréables retrouvailles avec la joueuse pour qui il n’avait que de bons mots. « En me retrouvant sur le terrain avec elle, je me suis rappelé à quel point j’ai toujours apprécié nos moments ensemble. Car Eugenie a toujours été agréable à diriger et ça n’a pas changé. Elle est avide de commentaires et de “feedback”. Elle aime comprendre les avis et recommandations. Et quand t’es un entraîneur, t’aimes ça. »
Sylvain Bruneau souligne qu’Eugenie semble toujours aimer retrouver ce Centre national de Tennis Canada, car c’est là que tout a commencé. En conclusion, il a glissé un mot sur sa générosité. « Ça semble banal, mais outre le fait qu’elle est toujours très motivée, elle trouve même le temps de partager. Un exemple : elle a échangé des balles avec ma fille de 12 ans, Raphaëlle… et ce n’était pas seulement pour me faire plaisir, c’était parce qu’elle est comme ça, Eugenie. »
Si Bruneau m’a laissé entendre que la réadaptation de son épaule semblait évoluer favorablement, Eugenie en a donné une preuve plus qu’éloquente le 5 mars dernier, près de Los Angeles. Elle y a disputé ses premières rencontres, dans le cadre du nouveau circuit de démonstration appelé « Champions Series Tennis Tour » et mettant en vedette des athlètes actifs et retraités.
Dans ce premier match de la saison, Bouchard et Tommy Haas affrontaient Sam Querry et Sofia Kenin.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que son premier match en 12 mois a été un succès retentissant. En effet, Bouchard a battu la championne des Internationaux d’Australie de 2020 par 6-1. Par la suite, Eugenie a fait équipe avec Haas pour battre Kenin et Querrey, 6-3.
« J’ai mieux joué que ce à quoi je m’attendais », a déclaré Bouchard après sa victoire en simple contre Kenin. « Le temps était frais et venteux, mais j’ai simplement essayé de jouer comme je l’ai fait récemment à l’entraînement. »
Sa surprise et sa joie étaient toutefois évidentes. « J’ai l’impression que j’ai passé tout l’après-midi à sourire, mes joues me faisaient mal. Je suis tellement contente d’être de retour… c’était vraiment plaisant aujourd’hui. »
Bien sûr, toute une année loin de la compétition a sérieusement mis à mal son classement WTA, et elle occupe désormais le 1 356e rang.
Pourtant, il y a un an, elle avait réussi à se hisser à la 116e place grâce à une présence en finale du tournoi de Guadalajara. Elle s’y était inclinée 6-2 et 7-5 face à l’Espagnole Sara Sorribes Tormo qui connaissait beaucoup de succès à ce moment.
Si son classement n’est plus ce qu’il était, il en va autrement de sa popularité dans les médias sociaux. «
Car Eugenie Bouchard se trouve encore dans le Top10 des joueuses et des joueurs de tennis professionnels des classements d’Instagram (7e) et de Twitter (8e). Sur le premier compte, elle est suivie par 2,1 millions de personnes, et sur le second, par 1,6 million. Quant à son compte Facebook, il affiche 1,5 million d’abonnés.
C’est d’ailleurs sur ces réseaux qu’on a pu voir de quelle façon la Montréalaise a célébré son 28e anniversaire de naissance le 25 février dernier. Dans un chic restaurant branché de Malibu, accompagnée de plusieurs amis, dont son amoureux, le quart-arrière des Steelers de Pittsburgh Mason Rudolph, elle a même fait preuve d’autodérision en s’associant à la célèbre poupée Barbie.
Félix le kangourou
Revenons maintenant sur la courte visite de Félix Auger-Aliassime à Montréal.
On voit plus rarement Félix au Centre national, comme Montréal restera sa ville, il est logique qu’il vienne frapper des balles à l’occasion pour garder la forme lors de ses visites à la maison.
Et le 3 mars, c’est avec un de nos brillants espoirs, Jaden Weekes, un autre Montréalais, qu’il s’entraînait. Et c’est son père Sam qui assurait le rôle d’entraîneur, retrouvant un poste qu’il occupait lors des premiers coups de raquette du surdoué.
Et ça frappait, je vous prie de me croire.
Je me sentais privilégié de pouvoir regarder ça, à quelques mètres de celui qui est maintenant installé au neuvième rang mondial.
Peu après, c’est à l’étage supérieur du Centre national que Félix a continué son entraînement. Cette fois, au gymnase. Et là, c’est la corde à danser qui se faisait aller, comme en fait foi cette petite vidéo publiée par le joueur vedette sur Twitter…
Et sur TikTok…
La prochaine fois que vous verrez Félix sauter, ce sera sur un court de la Californie, dans le spectaculaire site d’Indian Wells, où il tentera de maintenir ce rythme d’enfer amorcé avec la nouvelle année.
Leylah remet ça à Monterey
C’est reparti pour Leylah Annie Fernandez.
Après un faux départ en Australie, la 21e joueuse mondiale a renoué avec la victoire. Et pas n’importe où. Sur le site de son premier triomphe, 12 mois plus tard.
Ce faisant, Leylah réussissait à défendre tous les points acquis un an auparavant, au même endroit
Rappelons qu’après une pause de trois mois, Fernandez n’avait pas connu le début d’année escompté.
Il y eut d’abord cette une défaite éprouvante de 6-1 et 6-2 face à Iga Swiatek au deuxième tour du tournoi d’Adélaïde. Fernandez avait ensuite été éliminée par Madison Inglis, alors 133e mondiale, dès le tour initial des Internationaux d’Australie.
Au terme d’une autre pause de six semaines, l’énergique Canadienne semble avoir retrouvé les vibrations positives de ses succès passés dans le Nord-est mexicain.
À Monterrey, Leylah a tour à tour liquidé Anna Karolina Schmiedlova (88e), Qinwen Zheng (77e), Qiang Wang (116e), Beatriz Haddad Maia (69e) avant de triompher aux dépens de Maria Camila Osorio Serrano (44e) au terme d’une finale épique de plus de trois heures.
Et, ce qui n’est pas rien, Fernandez est devenue la première joueuse canadienne de l’ère moderne à défendre son titre dans un tournoi WTA. Chez les hommes, la palme revient à Milos Raonic, vainqueur du « Pacific Coast Championship » trois ans de suite (2011-13).
Qui plus est, cette victoire mexicaine lui aura donné une plus longue visibilité médiatique ce qui a certainement eu l’heur de plaire à son nouveau partenaire vestimentaire, Lululemon.
D’ailleurs, la Québécoise aura la possibilité de rendre visite aux employés et dirigeants de l’entreprise britanno-colombienne à la mi-avril alors qu’elle participera à la prochaine rencontre de la Coupe Billie Jean King, à Vancouver.
Les locaux de Lululemon ne sont situés qu’à une dizaine de minutes de voiture du Colisée du Pacifique, site de la confrontation entre le Canada et la Lettonie, les 15 et 16 avril prochain.
À cette présence de la meilleure joueuse canadienne de la WTA, ajoutons celle de la Vancouvéroise Rebecca Marino, ce qui rendra ces deux jours clairement excitant pour les amateurs locaux, comme pour le reste des supporters canadiens.
Et, ce qui ne nuit pas, c’est que la grande athlète connaît un superbe début d’année.
Elle a remporté son premier titre de 2022, en Californie, le même jour où Fernandez triomphait au Mexique. Marino a traversé le tournoi ITF d’Arcadia sans perdre une seule manche en cinq matchs.
Partie de la 312e place mondiale au début de 2021, Rebecca a permuté les chiffres pour occuper le 123e rang grâce à cet excellent début de saison. Elle s’est forgé un dossier de 15 victoires et 4 défaites en 2022.
Bienvenue dans le club, Alexis
Après avoir célébré son 23e anniversaire de naissance, la veille, le Québécois Alexis Galarneau s’est vu offrir un cadeau magnifique. Lui, modeste 332e mondial, était désigné pour affronter le meilleur joueur néerlandais, Botic van de Zandschulp, classé 48e à l’ATP, en match inaugural de la Coupe Davis à La Haye, aux Pays-Bas.
Même si un Brayden Schnur (226e) aurait logiquement pu se trouver sur le court, c’est Galarneau qui a reçu le mandat d’amorcer cette rencontre de qualification visant à permettre à l’une de ces deux nations d’accéder aux Finales l’automne prochain.
Et il n’a pas déçu. Loin de là.
On peut même dire qu’il a étonné, un peu comme l’avait fait son propre capitaine, il y a une décennie, lorsqu’il avait été placé dans la même situation. D’ailleurs, j’y reviens un peu plus loin dans ce blogue.
Vous connaissez le résultat depuis le 5 mars, les Pays-Bas ont finalement remporté la confrontation 4 à 0et le Canada devra maintenant participer à une rencontre de barrage du Groupe mondial I en septembre.
Si la logique a été respectée, il faut tout de même louer la solidité de Galarneau qui a très bien fait paraître son capitaine en justifiant la confiance mise en lui.
Devant un joueur aguerri, âgé de 26 ans et membre du Top 50, le Québécois a fait montre de rapidité, de solidité défensive et de créativité. Botic van de Zandschulp avait tout pour lui. En 13 mois, le Néerlandais est passé de la 159e à la 48e place mondiale, un bond de 111 rangs, et il évoluait à la maison, bruyamment encouragé par ses compatriotes en grande partie vêtus d’orange, cette couleur caractéristique nationale en matière de sports.
Mais c’est souvent là qu’apparaissent la nervosité et le doute. Face à un négligé, quand on ne peut pas perdre. Auteur de huit doubles fautes, van de Zandschulp était manifestement nerveux et stressé face à la résistance de l’inconnu devant lui. Et son langage corporel en témoignait… même à l’issue du point victorieux.
Il venait d’avoir peur, très peur, de joindre des tas d’autres athlètes ayant été surpris par un négligé dans ce type de compétition. Le joueur comme son entraîneur ne rigolaient pas du tout alors que le sourire fendait le visage de Frank Dancevic, malgré tout heureux d’avoir vu son protégé se démarquer d’une telle façon.
Cela étant dit, et peu importe la suite, Alexis n’oubliera probablement jamais cette première participation à la Coupe Davis, alors qu’il a non seulement livré la marchandise, mais également accueilli de belle façon par les vétérans de l’équipe.
Comme Dancevic, il y a neuf ans
Embarquez dans notre machine à remonter le temps pour atterrir le 1er février 2013, à Vancouver, quand le Canada affrontait l’Espagne, alors une puissance mondiale à la Coupe Davis.
Milos Raonic, alors fer de lance de l’équipe canadienne, était classé 15e à l’ATP. Il avait rempli sa mission en remportant ses deux matchs de simple. Mais les autres duels, tant en simple qu’en double, favorisaient l’Espagne.
Le capitaine de la formation canadienne s’appelait Martin Laurendeau. Ses autres joueurs les mieux classés étaient Vasek Pospisil (132e) et Frank Dancevic (166e). Laurendeau, voulant peut-être préserver Pospisil pour l’important match de double en compagnie de Daniel Nestor, a tout de même surpris en envoyant l’Ontarien dans la mêlée pour affronter l’Espagnol Marcel Granollers, 34e.
Photo : bc.CTVnews.ca
Inutile de dire que peu s’attendaient à une victoire du Canadien sur un vis-à-vis classé 132 rangs plus haut que lui dans la hiérarchie. Et encore moins par ce score surréaliste de 6-1, 6-2 et 6-2.
Revoyez d’ailleurs les moments de grâce de Dancevic face à Granollers.
Courriel : privard@tenniscanada.com
Twitter : @paul6rivard
Pour suivre tous nos Canadiens à la trace, c’est ici.