Photo : BNP Paribas Open
Habituellement placé au printemps, dans le calendrier du tennis professionnel, le tournoi d’Indian Wells 2021 aura lieu au cours des deux premières semaines d’octobre pour les raisons que l’on connaît.
Par le fait même, il marque ni plus ni moins le début de la dernière étape pour les joueuses et les joueurs. Et si quelques athlètes tentent de grappiller les points manquants afin de se qualifier pour les championnats de fin de saison, d’autres viseront simplement à trouver (ou retrouver) la confiance et de bonnes sensations avant de prendre quelques semaines de repos.
Chez nos deux principales têtes d’affiche du tennis féminin, Bianca Andreescu et Leylah Annie Fernandez, les parcours ont été fort différents de sorte que seulement sept places les séparent au classement. Bianca est maintenant 21e, en baisse de 14 rangs depuis le 1er janvier, tandis que Leylah est 28e, en hausse de 50 places depuis le Jour de l’An.
Hormis un retour médiatisé et fructueux à Miami, la saison d’Andreescu se solde jusqu’ici par un dossier de 16-11 (dont 7-9 depuis la conclusion de cette finale face à Ashleigh Barty, en Floride, le 4 avril).
Fernandez, inversement, présente une fiche de 18-12 (qualifications incluses) depuis le début du tournoi mexicain qu’elle a remporté, à Monterrey, le 21 mars. Et, surtout, elle surfe sur cette vague positive qui la porte depuis son accession à la finale des Internationaux des États-Unis.
Pour elle, le plus difficile est à venir puisque le contingent de bonnes joueuses de la WTA risque de lui mener la vie dure maintenant qu’elle est des leurs. C’est ici que le « vrai travail » commence.
Pour Andreescu, toutefois, la pression est derrière elle, selon moi. Elle cherche manifestement ses repères après deux années complètes marquées des plus rocambolesques péripéties allant de blessures multiples jusqu’à la Covid-19, sans oublier un changement d’entraîneur.
Revenons à ces tournois majeurs qui concluent les calendriers en automne, les Finales WTA et ATP
Au moment où vous lisez ces lignes, les circuits féminin et masculin ont déjà confirmé les premières admissions à ces « séries éliminatoires », selon les classements mondiaux. Il y en a quatre chez les dames, Barty, Sabalenka Krejcikova et Pliskova, ainsi que trois chez les hommes, Djokovic, Medvedev et Tsitsipas.
Si aucune Canadienne n’est en position de pouvoir remonter suffisamment pour décrocher une place dans ces finales jouées à Guadalajara, au Mexique, ce n’est pas le cas chez les hommes, car Félix Auger-Aliassme est toujours dans la course pour tenter de décrocher une des huit places dans le tableau des Finales ATP 2021, présentées à Turin, en Italie.
Après une demi-finale au dernier tournoi du Grand Chelem et l’excitation d’une première participation à la Coupe Laver, Félix retourne au boulot pour tenter de terminer l’année en force, lui qui cogne à la porte du Top 10. Cela dépendra s’il est entièrement remis de la blessure à l’abducteur, qui l’a obligé à déclarer forfait à San Diego, et s’il peut afficher la même confiance et la même maîtrise démontrée depuis le 10 juin quand il amorça à Stuttgart une poussée estivale se soldant par l’élégant dossier de 19-8.
Selon les choix de son calendrier, il pourrait récolter suffisamment de points pour se joindre au groupe de huit participants invités à Turin ou sinon, se voir offrir une invitation à titre de réserviste, prêt à remplacer en cas de blessures.
Quant à Denis Shapovalov, il fait partie de cette catégorie de joueurs qui voudra tenter de terminer l’année sur une bonne note.
C’est d’ailleurs ce qu’il avouait candidement, tout juste à côté de Félix, à qui il souhaitait de se qualifier pour ces championnats de fin de saison. Voici cette entrevue alors que les deux « vieux » amis étaient interrogés, côte à côte, avant le tournoi de San Diego, la semaine dernière.
Hormis les propos inhérents au tennis, il était fort réjouissant de voir réunis et désinvoltes les deux compatriotes dont les parcours — et les vies — ont changé depuis l’époque où l’un logeait chez l’autre, un certain tournoi de 2017, quand le plus âgé ébranla la planète tennis en éliminant le numéro un mondial.
Casper n’a rien d’un fantôme
En Norvège, Casper Ruud était déjà un gros nom. Depuis six mois, il l’est hors de chez lui et même hors de l’Europe.
Non seulement notre homme est-il devenu le meilleur joueur de tennis de l’histoire de son pays, maintenant 10e au classement de l’ATP, mais il connaît également une formidable année 2021 étant passé du 27e au Top 10 depuis le 11 avril.
En remportant le tournoi de San Diego 6-0 et 6-2 aux dépens du Britannique Cameron Norrie, Ruud remportait le premier titre de sa carrière sur surface dure et portait son dossier à 43 victoires et 12 défaites. Meneur de l’ATP pour le nombre de titres en 2021, il ajoute ce trophée aux quatre autres précédemment obtenus sur la terre battue de Genève, Bastad, Gstaad et Kitzbühel. Et, exploit peu commun, les trois derniers tournois ont été gagnés dans un intervalle de 18 jours seulement, entre le 15 juillet et le 1er août.
Si Ruud était déjà une vedette dans son pays, c’est qu’il est le fils de Christian Ruud, meilleur joueur de l’histoire de la Norvège jusqu’à tout récemment.
Ils sont nombreux ces enfants athlètes qui ont dû se « faire un prénom », ayant grandi dans l’ombre d’un père célèbre pour ensuite surpasser les faits d’armes de leur géniteur. On pense ici aux fils du pilote Gilles Villeneuve (Jacques), du hockeyeur Bobby Hull (Brett), du fondeur Pierre Harvey (Alex), du joueur de baseball Felipe Alou (Moises) ou du joueur de basketball Del Curry (Stephen).
De toute évidence, Casper a intégré ce groupe. Christian Ruud avait atteint le 39e rang mondial (octobre 1995), mais n’avait jamais gagné de titre de l’ATP, alors que son rejeton en compte maintenant six.
Cet autre succès place le Norvégien à seulement 50 points du 9e rang de l’ATP, détenu par Roger Federer. Comme le Suisse ne jouera plus de l’année, il devrait grimper encore. Peut-être même au 8e rang s’il connaît une bonne fin de saison.
À ce sujet, Ruud vient de se hisser à la huitième place de la Course aux Finales ATP de fin d’année, à 60 points seulement de la septième, détenue par Rafael Nadal.
Si l’émergence de Casper Ruud lui vaut un intérêt certain des amateurs, c’est que les Norvégiens et, plus généralement, les Scandinaves figurent rarement dans le haut de l’affiche, au tennis. Et ça dure depuis plusieurs… décennies.
Il fut une époque où cet ensemble de pays nordiques était fièrement représenté par des Suédois qui, tels les Vikings du 10e siècle, ont envahi les tournois mondiaux professionnels. Ils portaient les noms suédois de Bjorn Borg, Stefan Edberg et Mats Wilander, entre autres, et ont accumulé en 18 ans un total de 26 titres du Grand Chelem (de 1974 à 1992).
Depuis, plus rien. Ni de la Suède, ni du reste de la Scandinavie.
Plus rien ? Enfin… presque.
Car il y a bien, outre Casper Ruud, quelques talents qui émergent ici et là, tentant de faire apparaître le drapeau de leur pays dans les rondes ultimes des tournois.
Je pense ici aux frères suédois Mikael et Elias Ymer, respectivement 85e et 163e au classement de l’ATP. Ou au Finlandais Emil Ruusuvuori, 89e mondial… ou encore au prometteur adolescent danois Holger Vitus Nodskov Rune, 18 ans et présentement au 124e échelon.
Quant aux compatriotes de Ruud, c’est plutôt maigre. Le joueur le mieux classé en provenance de la Norvège est Viktor Durasovic, 24 ans, 402e mondial.
Zverev fait l’objet d’une enquête par l’ATP
L’Allemand Alexander Zverev, quatrième joueur mondial, est visé par une enquête interne de l’ATP pour violence conjugale à l’endroit d’une ex-compagne, Olga Sharypova, et dont les faits reprochés datent de 2019.
Le directeur général de l’ATP, Massimo Calvelli, a déclaré ceci en rendant publique cette enquête, disant suivre les recommandations d’un rapport indépendant sur les questions de sécurité et de protection des personnes.
« En tant qu’organisation, nous reconnaissons que nous devons faire plus pour assurer que toutes les personnes investies dans le tennis professionnel se sentent plus en sécurité et mieux protégées », a assuré Calvelli en précisant que les allégations à l’endroit de Zverev étaient sérieuses et que l’ATP devait poser un geste concret. « Les recommandations de ce rapport nous aideront à définir une nouvelle approche solide sur le sujet. Nous nous engageons à faire des progrès importants et nous savons que ça ne se fera pas du jour au lendemain. »
Quiconque suit le tennis de près a constaté les nombreux efforts du journaliste américain Ben Rothenberg, du New York Times, au fil de la dernière année pour que soit dévoilée au grand jour cette histoire. Après avoir recueilli les confidences de Sharypova en 2019, il publiait une première version de l’histoire il y a un an, dans le magazine Racquet. Puis, en août dernier, il alignait le fruit de ce travail de longue haleine dans le magazine Slate qui publiait un article-fleuve à ce sujet :
Quelques jours plus tard, le joueur contre-attaquait en déposant une poursuite en diffamation contre le journaliste et sa source, Olga Sharypova.
L’ATP a été la cible de plusieurs critiques cette année pour son silence relativement à cette affaire qui vient donc de connaître un nouveau rebondissement avec le lancement de cette enquête interne, le 4 octobre.
Caroline : dernier baroud d’honneur
Caroline Wozniacki sortira de sa retraite, en février prochain, le temps d’un match de démonstration présenté chez elle, au Royal Arena de Copenhague.
Elle y sera opposée à son amie l’Allemande Angelique Kerber.
C’est Serena Williams, une autre joueuse proche de Wozniacki, qui devait initialement participer à ce match d’adieu, mais la pandémie est venue bouleverser les agendas et c’est finalement Kerber qui a accepté d’y participer.
Rappelons que la Danoise a mis un terme à sa carrière, en janvier 2020, après avoir perdu un match de troisième tour, 6-0, 6-1, aux Internationaux d’Australie à Melbourne, face à la Tunisienne Ons Jabeur.
En couple avec Davie Lee, l’ancien basketteur de la NBA, Wozniacki a donné naissance à Olivia, le 11 juin dernier, partageant par la suite un cliché de la petite famille sur les réseaux sociaux.
Le « Big 3 » pour toujours !
On a l’impression qu’ils ont toujours été là.
Ils totalisent 60 titres (20-20-20) sur les 73 derniers tournois du Grand Chelem du tennis masculin et ils mériteraient à eux seuls un livre de statistiques compilant leurs faits d’armes des 20 dernières années.
Ils sont Roger, Rafa et Novak.
Imaginez s’ils jouaient encore dans 20 ans. Dans 30 ans.
Je suis tombé sur un montage datant des récents Internationaux de Roland-Garros. Voici le type d’entrevues que vous pourriez visionner.
Avec enfants et…vos petits-enfants ?
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