Photo : Massimo Paolini/AP

« En Coupe Davis, tout peut arriver » 

Combien de fois l’avons-nous entendue cette déclaration des capitaines ou de leurs joueurs, lors des dernières années… lors des dernières décennies ? 

Qu’il s’agisse des Pierre Lamarche, Louis Cayer, Martin Laurendeau ou même l’actuel mentor de l’équipe, Frank Dancevic. Et je pourrais ajouter les capitaines canadien(ne)s en Coupe Billie Jean King, compétition semblable chez les femmes. 

Et combien de fois les journalistes ont-ils levé les yeux au ciel en voyant scintiller dans leur subconscient le mot « cliché » ? 

Et pourtant. 

Combien de fois le cliché en question s’est-il avéré ? Souvent… très souvent. 

Et puisqu’on parle de cliché, j’aime bien aussi celui de « David contre Goliath ». 

Car, le 13 septembre, c’est bien un affrontement du type « David contre Goliath » qui était présenté dans l’amphithéâtre de Bologne, alors que le Canada était confronté à l’Italie, pays hôte. Et, soyons francs, peu nombreux étaient celles et ceux qui auraient prédit un tel dénouement. Qui pouvait croire qu’Alexis Galarneau (200e) et Gabriel Diallo (158e) pouvaient battre Lorenzo Sonego (38e) et Lorenzo Musetti (18e), lauréats de deux et trois titres ATP, respectivement ?  

Photos : Michele Nucci et Massimo Paolini/AP

Contre toute attente et malgré leur manque d’expérience, l’équipe du Top 200 a fait mordre la poussière à l’équipe du Top 40. Et ce dans un amphithéâtre déchaîné, partisan et hostile, rempli d’Italiens bruyants qui appuyaient leurs héros. 

Et chaque fois, sans perdre une manche.

Que dites-vous de ça ? 

Ces surprenants résultats allaient galvaniser nos deux jeunes et leur grand frère, Vasek Pospisil, pour le reste de la semaine.  

Photo : Massimo Paolini/AP

Car il ne faut pas l’oublier, celui-là. Excellent en double, le Britanno-Colombien a encore une fois relevé les défis qu’on lui présentait. Et malgré une saison marquée de quatre mois d’inactivité et d’un total de 16 matchs seulement (tous niveaux confondus), il a tout de même remporté une difficile rencontre de simple face à la Suède et au fils du légendaire Bjorn Borg, Leo. 

Résultat des courses : Sur les neuf matchs (en simple et en double) disputés successivement contre des Italiens, des Suédois et des Chiliens, nos porte-couleurs en ont remporté huit. Sur 20 manches jouées, les Canadiens en ont enlevé 16 ! 

Photo : Martin Sidorjak/Tennis Canada

En novembre 2022, nos deux jeunes gars étaient réservistes dans la grande conquête mondiale du Canada, la première de l’histoire de ce trophée en 122 ans. 

10 mois plus tard, en l’absence de Félix Auger-Aliassime et appuyés par un Denis Shapovalov toujours blessé, c’était à leur tour de briller. Pour le Capitaine Frank Dancevic, qui a vécu son entrée au paradis en Espagne, un an plus tôt, avec ses fers de lance, cette prestation des réservistes devenus premiers officiers en Italie l’a ramené au septième ciel. 

Photo : Massimo Paolone/AP

Entre novembre 2022 et septembre 2023, deux jeunes tennismen ont progressé et, surtout, saisi les occasions. Comme des champions. Et, lorsqu’on regarde ces deux photos (plus bas), prises à 10 mois d’intervalle, on constate que Gabriel Diallo et Alexis Galarneau sont passés des coulisses au… centre de la scène.  

Photos : Martin Sidorjak/Tennis Canada 
Photos : Martin Sidorjak/Tennis Canada 

Ça ne s’invente pas. 

Et ça augure bien pour les prochaines années. 

Le moment de Gaby

Photo : JJ/WTA

L’euphorie de cette semaine italienne à la Coupe Davis nous a vite fait oublier les rares succès de notre pays lors du dernier tournoi majeur de 2023, aux États-Unis.  

Rares, mais pas inexistants. Au contraire. 

Cette maigre récolte dans les tableaux de simple a laissé toute la place médiatique à la conquête éclatante de notre compatriote Gabriela Dabrowski.  

Celle que l’on surnomme Gaby accumule les succès depuis une décennie lors des compétitions de double de la WTA, en plus d’apporter régulièrement sa touche aux événements de la Coupe Billie Jean King. En tournois majeurs, elle avait déjà triomphé à deux reprises en double mixte.  

Mais, ce 10 septembre, dans la Grosse Pomme, c’est assurément le titre qu’elle convoitait le plus : remporter un tournoi du Grand Chelem en double féminin. 

La consécration. L’objectif d’une carrière. 

À l’image de son légendaire compatriote, Daniel Nestor, Gabriela Dabrowski a accumulé ses succès avec des tas de partenaires qui, on le devine, devaient être très heureuses d’être en sa compagnie. 

Au cours des 10 dernières années, c’est pas moins de 33 finales que Gaby a disputées, en WTA, incluant les tournois majeurs. Erin Routliffe, à New York, était la 13e athlète à être associée à l’Ottavienne dans l’accession à une finale.  

Photo : Manu Fernandez/AP 

Outre le prestige et l’extraordinaire sensation de réussite, il y a deux autres aspects non négligeables à cette formidable réussite.  

Premièrement, l’Ottavienne revenait dans le Top 10 du double féminin mondial en se hissant de 10 positions au classement. Elle occupe maintenant le neuvième échelon. 

Les partenaires se sont partagé la bourse de 700 000 $ remise aux gagnantes. Pour Dabrowski, ce chèque de 350 000 $ vient gonfler ses gains déjà estimés à 198 000 $ depuis le début de l’année. Pour l’ensemble de sa carrière, elle lui permet de franchir le cap des quatre millions en gains sur le terrain (4 283 590 $).  

Avec cet autre fleuron, il ne resterait plus qu’une médaille olympique à obtenir pour que tous les rêves de Gaby soient réalisés. 

« C’est mon objectif principal, et j’espère bien m’y retrouver. Je veux gagner une médaille pour le Canada », a-t-elle confié à des journalistes, le 13 septembre, lors d’un point de presse par vidéo. Et, selon toute vraisemblance, Leylah Fernandez serait un choix logique pour l’y accompagner. 

« Nous devrons attendre après Roland-Garros l’an prochain avant de savoir si nous avons le classement nécessaire pour y participer. Si jamais Leylah devait se qualifier, alors j’adorerais jouer en sa compagnie. Ce serait la réalisation d’un rêve. » 

À FLushing Meadows, Gaby et Leylah se sont retrouvées sur le même terrain, mais de chaque côté du filet. Rappelons que le duo Dabrowski-Routliffe a pris la mesure de la paire Fernandez-Townsend en quart de finale. Surmontant un déficit de 2-7 dans le jeu décisif de la troisième manche, Gabriela et Erin ont prévalu 2-6, 6-3, 7-6(8).  

On peut bien rêver à une photo de ce genre à Paris, en 2024… 

Photo : Jordan Leigh 

Septembre festif à Vancouver

Pour la première fois de sa courte histoire, la Coupe Laver fera un arrêt au Canada.  

Et c’est Vancouver, en Colombie-Britannique, qui aura l’honneur d’accueillir la caravane de vedettes avec, en tête, les deux immortels que sont Rod Laver et Roger Federer. 

Photos : Lavercup.com

Avec le Canadien Félix Auger-Alliassime, l’Équipe monde sera opposée à une autre puissante équipe de l’Europe du 22 au 24 septembre. 

Félix s’est révélé un des principaux moteurs de la toute première conquête du trophée, en 2022, à Londres. Même s’il ne connaît pas une saison aussi spectaculaire que la précédente, tous espèrent que le Montréalais retrouvera de sa superbe dans le cadre de cette compétition aussi populaire que spectaculaire. 

Le site Web de la Coupe Laver lui a d’ailleurs consacré un très bel article. 

La compétition en sera à sa sixième édition (ayant fait relâche en 2020) et, comme le démontrent les résultats des cinq premières éditions, l’Europe est la formation à battre. 

Source : Wikipedia 

Et l’édition de 2023 n’en sera pas moins redoutable.  

Pour accompagner Félix, quatre américains ont reçu des invitations, dont l’autre étoile de la Coupe Laver de 2022, Frances Tiafoe. 

Source : Laver Cup 

Le 22 septembre, on rendra hommage au fondateur du tournoi, Roger Federer. Un an plus tôt, le « Maître » avait fait ses adieux au tennis dans le cadre de « son » tournoi. 

Photo: Getty pour Laver Cup

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Courriel : privard@tenniscanada.com 

Twitter : @paul6rivard 

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