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Leylah Annie Fernandez continue sa lente remontée vers les sommets du classement mondial. Même si 2023 n’aura pas encore concrétisé le retour espéré pour celle qui avait atteint le 13e échelon l’année précédente, on peut dire que la saison se termine plutôt bien.
Tant dans la colonne des statistiques tennistiques que dans son bilan financier.
C’est que la Québécoise fait partie d’un autre Top 20… celui du classement des athlètes féminines les mieux rémunérées sur la planète. Leylah pointe au 13e échelon avec celle qui est déjà la skieuse la plus victorieuse de l’histoire, l’Américaine Mikaela Shifrin. Les deux femmes revendiquent des revenus de 6,1 millions de dollars US. Ces revenus sont divisés en bourses sportives (1,1 million) et en contrats de commandites (5 millions).
Les partenaires de Fernandez sont au nombre de 10, dont les principaux s’appellent Lululemon, Subway, Google, Gatorade, Lego, Ritz Canada et Morgan Stanley.
D’ailleurs, c’est pour cette dernière entreprise, également associée à la WTA, que Leylah s’est prêtée à une campagne de promotion à caractère humanitaire lors du dernier US Open.
Revenons au tennis. Depuis la mi-septembre, notre compatriote a tout de même remporté 15 des 18 matchs disputés, qualifications et Coupe BJK incluses.
Ses quatre victoires lors de la conquête de la Coupe BJK, par le Canada, se sont avérées le point d’exclamation sur cette saison et le meilleur est à espérer pour Fernandez quant à l’année prochaine.
Même absente, Naomi fait fortune
L’ancienne numéro un mondiale, Naomi Osaka, prépare son retour au jeu après une année d’absence dont elle a profité pour mettre au monde la petite Shai. Mais cela ne l’a pas empêchée d’empocher plusieurs millions de dollars en vertu des multiples ententes qui meublent toujours son portefeuille de commandites.
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La Japonaise continue de profiter de l’avalanche des contrats ayant suivi la première de ses quatre victoires en Grand Chelem, alors qu’elle avait triomphé de Serena Williams aux Internationaux des États-Unis, en 2018.
Et, tout comme Serena Williams – et d’autres joueuses ayant eu leur premier enfant – Osaka partage sa nouvelle réalité de mère de famille responsable. Elle ne joue plus que pour elle ou le reste de sa famille, ou pour la gloire. Elle aura toujours Shai en tête, sur le court et en dehors.
Naomi, malgré son absence en 2023, a tout de même pris le cinquième rang du classement des athlètes féminines les mieux rémunérées du site Sportico et dominé par l’adolescente américaine Coco Gauff, tout juste devant la numéro un mondiale, Iga Swiatek.
D’ailleurs, les huit premières athlètes du classement sont des joueuses de tennis. La seule à ne pas tenir de raquette dans ce groupe glisse plutôt sur une planche à neige. Il s’agit de la Sino-Américaine Eileen Gu, née Gu Ailing et qui ne doit sa présence à la troisième place qu’aux partenariats publicitaires signés avec sa vingtaine de commanditaires tels Estée Lauder, Louis Vuitton, Victoria’s Secret et Tiffany & Co., en occident, tout comme China Mobile, Anta, Bank of China et JD.com, en Chine.
Car c’est là, la particularité du succès de Gu. Née d’une mère chinoise et d’un père américain, elle fait partie de ces icônes multiculturelles rejoignant des centaines de millions de gens. Pour ne pas dire des milliards. La planchiste n’a mérité que 27 000 dollars en bourses, sur le circuit, mais a totalisé 20 millions hors-pistes.
Signe des temps, les détentrices des positions quatre et cinq ont des profils héréditaires à peu près semblables.
D’abord, Emma Raducanu, dont la mère est Chinoise et le père Roumain, a gagné 238 000 $ au tennis, et 16 millions en commandites. Puis, Naomi Osaka, née d’une mère japonaise et d’un père haïtien, a quand même pu glaner 15 millions de dollars en dehors du terrain.
Djokovic prend le large
Bonsoir, il est parti !
Et personne ne le rattrapera.
S’il y avait encore quelqu’un pour douter de la grandeur de Novak Djokovic, il faudra bien se rendre à l’évidence. Celui qui talonnait les deux autres membres du Big 3 les a non seulement rattrapés, mais il est en train de prendre le large, laissant Roger et Rafa derrière. Et il ne s’approche même pas de la retraite.
À 36 ans, dans une forme exceptionnelle, le Djoker a conclu l’année au premier rang du classement, pour la huitième fois, bonifiant un record qu’il détenait déjà. Et il doit cet exploit grâce à ses quatre finales en Grand Chelem dont trois se sont soldées par un triomphe.
Et sa façon de dominer les récentes Finales de l’ATP avait de quoi décourager la relève. Il a survolé Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, respectivement, lors de la demi-finale et de la finale. Contrairement au reste de leur tournoi, les deux jeunes hommes ont accumulé un total impressionnant de fautes directes, preuve évidente que le vieux loup leur jouait dans la tête.
Le réseau américain CBS diffusait le 11 décembre un segment d’une douzaine de minutes consacré au Djoker, dont une entrevue enregistrée chez lui, en Serbie.
Quelques éléments de cette entrevue confirment – et en disent long – sur sa mythique domination. Physique et… surtout, mentale.
En 2023, Djokovic a donc pris la tête de la seule catégorie manquante au palmarès du département nommé « Big Titles » (« Grands Titres »), soit les types de tournois les plus importants du tennis masculin, aux dépens de ses rivaux de toujours, Rafael Nadal et Roger Federer.
Après avoir pris les commandes pour le nombre de victoires en Grand Chelem, ainsi que lors des Masters 1000, le voilà seul au sommet du nombre de titres lors des Finales de l’ATP.
Certains n’aiment pas l’acronyme G.O.A.T. (Greatest Of All Time), alléguant qu’on ne pourra jamais comparer des champions d’époques différentes. Ça se défend. Mais je crois que ça ne tient pas la route lorsqu’on regarde le palmarès du Djoker.
Et la relève est loin. Très loin. Sachez que Daniil Medvedev revendique huit « Grands Titres ». Quant à Zverev, il en compte sept et Alcaraz, six.
On est loin du compte.
Vive les exhibitions !
Les athlètes du tennis professionnels y ont pris goût.
Et les événements pour les satisfaire se multiplient.
Je parle ici des tournois dits « hors concours » qui alignent les grands noms. Ils y récoltent des cachets de présence, bien évidemment, mais, surtout, ils s’y amusent ferme. Loin de la pression de la performance et des points aux classements WTA ou ATP, les vedettes de la raquette disent oui lorsqu’on les convie à la Hopman Cup, la World Tennis League, la United Cup ou au Ultimate Tennis Showdown (UTS)
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Commençons par ce UTS, création du désormais célèbre entraîneur Patrick Mouratoglou pendant la pandémie. Initiée pour donner une forme de compétition aux joueuses et aux joueurs, en attendant que la vie normale des circuits reprenne, cette compétition a survécu et revient annuellement.
On y présente d’ailleurs la grande finale, à Londres, à la mi-décembre. Outre le joueur local, Jack Draper, les amateurs y verront défiler les Rune, Rublev, Ruud, Bublik, Schwartzman, Gaël et Paire.
Puis, quelques jours avant Noël, les Émirats arabes unis seront les hôtes de la World Tennis League. Lors de cette première édition, l’an dernier à Dubaï, Félix Auger-Aliassime et Eugenie Bouchard se trouvaient au sein d’une des quatre équipes, en compagnie d’Iga Swiatek, et avaient été défaits en finale.
Cette année, c’est donc dans l’Aréna Etihad d’Abu Dhabi qu’évolueront les quatre formations dont la composition ferait l’envie de bien des événements. Et notre pays y sera cette fois représenté par Leylah Fernandez.
Fernandez fera également partie de l’équipe canadienne à Perth, en Australie, lorsque sera présentée la deuxième édition de la United Cup. Elle formera, avec Félix Auger-Aliassime, la tête dirigeante d’un contingent qui comprendra également Stacey Fung, Alexis Galarneau et Adil Shamasdin.
Nos deux jeunes compatriotes seront peut-être aussi appelés à participer à nouveau à un événement caritatif nommé Tennis Plays For Peace et présenté à Melbourne, tout juste avant le premier tournoi majeur de l’année.
L’événement avait aussi aligné, notamment, la paire grecque Sakkari-Tsitsipas illustrés en haut de ce texte.
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